La cale de Pors Meillou et le domaine de Boutiguéry

La cale de Pors Meillou et le domaine de Boutiguéry

La cale de Pors Meillou se situe à Gouenac'h, sur la rive gauche de l'Odet, entre l'Anse de Saint-Cadou et la cale de Rossulien. Porzh Meilhoù signifie en breton « le port des moulins », car au XVIIIème siècle, un même meunier gérait un moulin à eau au fond du port et un moulin à vent sur le plateau. Dès l'époque romaine, cette crique abritait une activité de transport. Des tuiles en témoignent. Plus tard, un quai y fut aménagé, puis agrandi et augmenté d'une cale en 1875 : ils facilitèrent le trafic croissant des goémoniers, des sabliers transportant le maërl (débris d'algues calcaires utilisés comme fertilisant) et le déchargement de poteaux de mine à destination du Royaume-Uni. La façade de l'ancienne buvette témoigne encore de cette vie passée.

 

Sur le plateau, le domaine de Boutiguéry domine l'Odet d'une quarantaine de mètres. On y voit encore les vestiges d'une tour à feu romaine, permettant de surveiller sur une distance de 2 km à la ronde et d'alerter le camp romain retranché à l'embouchure de l'Anse de Saint-Cadou ainsi que sa flottille dissimulée en état d'alerte.

Au XVIIIème le domaine appartient au puissant marquis de Bordage. Puis Guillaume Le Berre, meunier de l’évêché de Quimper, s'en porte acquéreur. Le manoir présente alors les caractéristiques d'une Malouinière. Le site https://boutiguery.fr nous raconte l'histoire extraordinaire des propriétaires successifs de ce domaine : L'un, d'abord attaché à la Banque ottomane à Constantinople, est nommé lieutenant et engagé dans la guerre de 1870 contre la Prusse, puis il se fixe à Gouenac'h où il s'évertue à faire le bien autour de lui, en fondant notamment l’École des Sœurs, illustrant la devise familiale des Kerret « Teven hag ober », Se taire et faire. L'autre fut explorateur dans le Svalbard puis en Russie, chasseurs d'ours aux côtés des indiens d'Amérique du Nord, avant de devenir maire de Gouesnac'h. Un autre encore, médaillé d'or en voile aux Jeux Olympiques de 1928, s'engage ensuite dans la Résistance échappant de justesse à la Gestapo. C'est ce dernier, Carl Blanchet de la Sablière qui transforma les écuries en cottage anglo-normand et commença une collection d'environ 150 plants de rhododendrons et d'azalées.

 

Aujourd'hui, le parc de plus de 20 hectares comprend une pépinière et il est le plus grand conservatoire de France, comptant plus de 40 000 rhododendrons et azalées, aux côtés de chênes, hêtres, séquoias et pins majestueux, qu'on découvre au détour d'allées tortueuses.